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Errieta sur la plage de Biarritz
(par audreyvskatie@yahoo.fr)

Sonia, radieuse au volant de sa nouvelle Clio, explorait les rues tortueuses de Biarritz, bien décidée à trouver la célèbre plage Miramar. En ce début de mois d’août, les panneaux indiquant les compétitions de surf avaient été ôtés et Sonia passait et repassait aux mêmes endroits indéfiniment. L’Océan pourtant était là tout près, elle le sentait et l’avait attendu trop longtemps pour ne pas s’impatienter et se maudire de son mauvais sens de l’orientation.
Elle avait quitté Mont-de-Marsan près d’une heure trente plus tôt. Son ami dormait encore quand elle était partie. Levée à l’aube, elle comptait bien profiter pleinement de son premier jour de congé même si David devait continuer à travailler une semaine encore !

Le phare. Il fallait trouver le phare pour pouvoir se garer, mais apparemment ç’aurait été plus facile en bateau ! A droite des boutiques de luxe, à gauche des bâtisses magnifiques et en face… en FACE !! Elle stoppa net son véhicule. Perdue dans son dédale, Sonia n’avait pas vu le passage pour piétons et elle avait bien failli écraser une femme qui traversait avec autorité. La quasi-victime avait moins de trente ans, des cheveux mi-longs, blonds et bouclés et n’était vêtue que d’une paire de tennis, une serviette enroulée autour de la taille et un soutien-gorge. Un vaste sac de toile sur l’épaule laissait penser qu’elle prenait à pied la direction de la plage.

Sonia ne put s’empêcher de remarquer les yeux verts de la jeune femme et surtout ses abdominaux si marqués et ses mollets si carrés. Une surfeuse sans doute, pensa-t-elle en un éclair.

Ses considérations sur les vertus sportives de celle qui lui faisait à présent face tournèrent court quand l’inconnue leva haut son majeur et la traita de « Salope ! » avant de poursuivre son chemin…

A 28 ans Sonia avait déjà eu par le passé à répondre à ce genre d’incident, mais elle n’en eut guère le temps. L’inconnue s’était dirigée dans un escalier descendant et une voiture derrière la Clio klaxonnait pour la deuxième fois.

« Salope ! » répéta Magali pour elle-même en s’engouffrant dans l’escalier. Une Landaise qui conduit en soutien-gorge ! « Heureusement pour elle qu’elle n’est pas descendue, sinon je la défonçais… »
Si Magali pratiquait désormais assidûment la danse africaine pour dépenser son énergie et assurer son maintien, elle n’oubliait pas qu’elle avait longtemps suivi des cours de boxe à l’Université de Toulouse et qu’on lui avait même proposé de faire deux combats, qu’elle avait gagnés. Son emploi du temps l’avait contrainte à abandonner ce sport mais elle ne dédaignerait pas de temps à autre remettre les gants pour apprécier sa puissance exceptionnelle. Sur une dernière insulte formulée à l’encontre de la chauffarde, elle atteignit la plage. « Egun berotzen du. Bero handia dago. » (« Il fait chaud aujourd’hui. Il fait très chaud. ») songea-t-elle dans sa langue dont elle était si fière. « Ukrainak biziki azkarrak dira ! » (« Les vagues sont très fortes! ») Tant pis, elle passerait sa matinée à bronzer et devrait sans doute attendre la fin de journée pour aller se baigner. Ses vacances ne faisaient que commencer mais, l’avantage d’être Biarrote, elle était déjà presque noire et cette couleur finissait de sublimer son corps si dessiné et renforçait l’éclat de ses magnifiques yeux verts.

Sonia poursuivit sa route plus énervée encore. « Quelle connasse ! J’aurais dû l’écraser. Si je la revois je la piétine cette pute ! Heureusement pour elle qu’elle est partie sinon je descendais… » Le sort encouragea ces incantations qu’elle proférait à haute voix dans sa voiture car un panneau apparut subitement devant elle, indiquant le parking du phare droit devant. Elle n’eut plus qu’à continuer son chemin et ses injures.
Il ne s’agissait nullement de vantardise de sa part. Sonia, magnifique brune aux yeux bleus avait souvent eu à défendre sa beauté ; contre des hommes trop empressés parfois, contre des femelles jalouses, souvent. Elle avait réussi à se calmer dans la pratique de la danse moderne et de la capoeira mais, parfois, c’était plus fort qu’elle : elle relevait tous les défis d’où qu’ils vinssent et regrettait déjà celui qu’elle venait de manquer.

Il était à peine un peu plus de 9h du matin. Les touristes dormaient encore à poings fermés dans les hôtels. Il ne fallait pas compter sur eux avant midi sur les plages. Les heures des sérieux coups de soleil étaient celles qu’ils préféraient d’ordinaire. Le milieu de matinée était « réservé » aux Basques et le tout début de journée était propice aux sportifs, qui vivaient quasiment sur la plage et s’arrogeaient les meilleurs coins.

Magali passa devant le Casino municipal, longea la Grande Plage, se faufila sous l’Hôtel du Palais (où elle travaillait parfois comme escort girl de luxe) et atteignit enfin la portion de plage sur laquelle elle avait ses habitudes. Elle s’immobilisa un moment sur une murette et ôta ses chaussures de sport avec énergie, faisant saillir tous les muscles de ses mollets et de ses cuisses. Elle adorait montrer ses jambes. Partout où elle était passée, elle avait cherché à les dénuder tant elle en était fière et tant on lui en avait dit du bien.
En se redressant elle étira son corps magnifique. 1m65 de beauté, 50 kg de muscles. Personne n’était là pour regarder mais la vision valait bien des photos de magazines.
Magali posa un pied sur le sable et alla se réfugier au pied de la falaise, derrière un rocher, à l’ombre des regards mais sous les rayons du soleil. Elle défit sa serviette de sa taille, l’étendit sur le sable, se mit à genoux et dégrafa son soutien-gorge. Deux beaux seins ronds et fermes se dessinèrent. Le tableau était parfait. On eût dit une œuvre de Raz. Elle s’allongea sur le dos, ferma les yeux et profita de sa plage, son océan, son soleil, son corps, son Pays Basque.

Sonia avait facilement trouvé à se garer au pied du phare. Elle sortit de sa voiture, ôta ses chaussures qu’elle laisserait dans la voiture, déboutonna et fit tomber son alibi de short sous le sourire radieux d’un vieux jogger qui allait se souvenir d’elle pour le restant de ses jours. Elle se sentit belle et forte. 1m65, 50 kg ; de belles proportions pour une athlète. Elle ferma sa voiture et descendit vers la plage en contrebas. Elle eut l’agréable sensation de sentir le sable déjà chaud sous ses pieds, parcourut quelques mètres en souriant puis laissa tomber sa serviette. Son soutien-gorge subit le même sort et la voilà qui étirait tout son corps sur la plage de Biarritz, face à l’Océan Atlantique. Quel bonheur ! Elle avait envie de sauter, de chanter, de crier ! Ses jambes étaient divines, ses fesses dures et hautes, ses abdominaux dessinés, ses seins magnifiques, ses bras musclés, son visage à tomber. Elle se sentait devenir la déesse de cet endroit. C’était le rêve…

Sauf le vent.

Sonia ne s’était pas encore installée et elle songea qu’elle n’allait pas manger du sable toute la journée. A quelques mètres à sa droite, un haut rocher semblait pouvoir la protéger du souffle océanique. Bien qu’elle fût naturellement de teint mat, elle était venue avant tout pour bronzer.
La déesse Sonia ramassa son soutien-gorge et sa serviette et se dirigea derrière le rocher, folle de joie, en courant. Elle le contourna et… « MERDE !! »

Sonia trébucha dans le sable après s’être prise les pieds sur un corps à demi-nu. Magali se réveilla subitement en criant un « Oh ! » de surprise.

« - Ca va pas ou quoi ? » hurla-t-elle. Les yeux verts de Magali lacérèrent le corps presque nu de Sonia. Les yeux bleus de Sonia, maintenant à genoux, fusillèrent la bouche, les seins, les jambes de Magali désormais relevée sur ses coudes.

Brune. Blonde. Cheveux longs. Cheveux bouclés. Corps magnifiques, bouches sulfureuses, seins durs, yeux éclatants. Les deux femelles se reconnurent en un éclair.

« - Sale pute ! » crièrent-elles à l’unisson.

Elles bondirent toutes deux sur leurs pieds et se firent face, menaçantes.

« - Alors ? Refais ton fuck maintenant… » cracha Sonia. « - Pas de problème, je vais même t’arracher les seins !! » répondit Magali.
« - Ben, vas-y connasse ! » Sonia voulait résoudre l’affront du quart d’heure précédent. Magali avait besoin de se voir confirmer sa suprématie.

Les deux femmes étaient du même âge, de la même taille, du même poids, d’égale beauté et de corps similaires. Elles allaient s’affronter physiquement dans un corps à corps sans témoin, et une seule allait l’emporter. La meilleure.

Magali savait qu’elle allait défoncer la Landaise lorsqu’elle lui envoya un violent coup de poing en direction du visage.
Sonia savait qu’elle allait détruire la Basque lorsqu’elle lui fit partir un superbe coup de pied dans l’estomac.

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